La respiration tient une grande place dans la pratique du Yoga... et dans notre vie !
N'est-elle pas notre première action lors de notre arrivée sur Terre et la dernière à la sortie ?
La respiration, c'est le mouvement, le rythme, la manifestation de la Vie.
Elle véhicule l'énergie vitale dans notre corps physique et énergétique.
Elle crée un lien direct entre l'extérieur et l'intérieur.
Elle révèle un état émotionnel ou mental perturbé, agité, et peut s'offrir comme une aide précieuse pour l'apaiser.
Pour les pratiques qui suivent, il est essentiel de respecter quelques règles :
- développer une écoute bienveillante pour accompagner les différentes techniques proposées, dans le sens de ne jamais forcer le corps ; privilégier une pratique régulière
- installer le corps pour qu'il soit confortable... classiquement assis (en tailleur, sur un coussin ou une chaise) mais pour les numéros 1) et 2), on peut aussi bien pratiquer en position couchée = éviter les gênes et inconforts
- s'accorder du temps, aspirer à vivre un moment harmonieux, lâcher la notion de résultats
On peut se préparer, si on le souhaite, en faisant quelques mouvements simples pour ouvrir la cage thoracique, étirer le dos, détendre l'abdomen. Si des pensées nous amènent ailleurs, nous distraient pendant la pratique, avec douceur et fermeté revenir dans la conscience de l'instant.
Ce qui suit est une brève présentation... à approfondir à souhait !
1) Ce qui est le plus simple... et peut-être aussi le plus puissant !
La respiration CONSCIENTE.
Accueillir en conscience chaque inspiration, chaque expiration.
S'ouvrir à cette activité prodigieuse qui se fait en nous dans la connaissance d'une Intelligence toute aimante qui nous a conçu ainsi.
Amener notre Conscience dans le Souffle, dans la Vie en nous.
Ecouter... ralentir... être.
2) la respiration "ujjâyî"
On installe un léger freinage dans la gorge petit à petit à l'expir ; et quand on est à l'aise, aussi à l'inspir. "Ujjâyî" signifie : ce qui clarifie la gorge et qui maîtrise la cage thoracique. (source : YOGA, entretiens sur la théorie et la pratique, T.K.V.Desikachar)
On peut chercher un ALLONGEMENT de l'inspiration (tonifiant) ou de l'expiration (apaisant) ou à équilibrer la durée de l'inspir et de l'expir; on peut explorer de petites PAUSES, rétentions poumons pleins ou poumons vides. Une variation progressive et douce du rythme respiratoire produit des effets différents.
Toujours observer le retour à une respiration naturelle à la fin de l'exercice.
3) la respiration "shîtalî"
Selon T.K.V.Desikachar :
"... Pendant l'inspiration, on replie les deux côtés de la langue l'un vers l'autre, en forme de tube et on fait entrer l'air par ce passage. Au cours de l'inspir, l'air traverse donc la langue qui habituellement est humide. L'air devient frais et rafraîchit à son tour la gorge. Pour être sûr que la langue reste humide, on replie le bout de la langue vers la voûte du palais au fond de la bouche dès la fin de l'inspir et pendant l'expir. Ceci maintient la langue humide et permet à la respiration suivante d'être aussi rafraîchissante que la précédente.(...) Certaines personnes ne parviennent pas à replier la langue de cette manière-là. Dans ce cas, on obtient le même effet en séparant un peu les lèvres et en plaçant la langue légèrement derrière l'espace entre les dents pendant l'inspir. Ceci fait passer l'air sur la langue." (même source, p.121)
L'expir peut être effectuée avec le freinage guttural, ujjâyî, ou naturellement. A noter que pendant l'inspir, on redresse la tête comme pour regarder vers le ciel puis on abaisse le menton pour expirer ainsi. Toujours observer le retour à une respiration naturelle à la fin de l'exercice.
4) la respiration "nâdî shodana"
Etre bien à l'aise avec ce qui précède avant de pratiquer celle-ci !
Elle signifie littéralement : "ce qui purifie les passages dans lesquels se meut le souffle". (même source, page 120; nâdî étant les passages = canaux énergétiques)
On ferme complètement la narine droite pour inspirer par la narine gauche partiellement fermée, puis on ferme complètement la narine gauche pour expirer par la narine droite partiellement fermée et on inspire par cette même narine droite à demi-fermée et ainsi de suite, on revient expirer à gauche... Pour contrôler la fermeture des narines, on positionne les doigts, tantôt le pouce , tantôt l'annulaire qui presse plus ou moins complètement sur les narines. Ne pas forcer, s'il y a de l'inconfort, revenir joyeusement à ujjâyî.
Source : "YOGA entretiens sur la théorie et la pratique" de T.K.V.Desikachar
Editions Viniyoga, 1980